Obésité : causes et facteurs de risques de cette maladie complexe

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Phénomène de société
12/04/2021

Oui, l’obésité est un problème de santé complexe, très complexe. Cette maladie chronique évolutive ne résulte non pas d’une seule mais bien d'une combinaison de causes diverses et de facteurs individuels, mais aussi externes, qui s’imbriquent les uns aux autres, tels que l'activité physique, le niveau de sédentarité, les habitudes alimentaires, le prise de certains traitements médicamenteux, la génétique, l’environnement, etc.

En France, près de 17% de la population souffre d’obésité ce qui représente environ 8 millions de personnes : des hommes, des femmes mais également des enfants.

Qu’est-ce que l’obésité ?

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) définit l’obésité comme étant une accumulation très importante de graisse dans l’organisme, pouvant nuire à la santé générale.

L’Indice de Masse Corporelle (ou IMC) permet de caractériser l’obésité. Aujourd’hui, l’OMS considère que les personnes dont l’IMC est situé entre > 25 et < 30 sont en surpoids, et que celles avec un IMC > 30 sont obèses. Au-delà d’un IMC de > 40, on parle alors d’obésité morbide.

Pour la calculer, c’est simple : il suffit de diviser le poids de l’individu (en kg) par sa taille (en m) au carré.

Mais attention, l’IMC n’est qu’une valeur indicative ! De fait, il est indispensable de la relier avec d’autres éléments.

Si on simplifie à l’extrême, l'obésité serait causée par la consommation de plus de calories que le corps n’en brûle. Si cela était si simple ! Évidemment non : l’obésité est une maladie bien plus complexe, qui ne peut – et ne doit pas –être réduite au simple fait de trop manger et de ne pas assez faire de sport.

Cinquième facteur de décès mondial et facteur de risques majeurs dans le développement d'autres pathologies comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires, accidents cérébraux et certains types de cancer, l’obésité, sa prévention et ses traitements font partie du Plan Priorité Prévention du gouvernement français depuis 2018.

D’autant que les conséquences de l’obésité ne s’arrêtent pas à la santé physique mais vont au-delà : psychologiques, sociales...

Ainsi, connaitre les causes mais également les mécanismes biologiques et les facteurs de risques de la maladie est essentiel pour assurer une prise en charge optimale et efficace, et surtout prévenir son développement.

Quelles sont les causes de l’obésité ?

Cette maladie résulte de plusieurs facteurs – alimentaires, génétiques/épigénétiques et environnementaux – qui s’imbriquent les uns aux autres. Mais tous les mécanismes impliqués ne sont pas encore totalement élucidés en matière d’obésité.

On peut distinguer :

  • La sédentarité,
  • Les comportements alimentaires,
  • La génétique
  • Les causes métaboliques (certaines personnes ont un métabolisme qui “brûle” davantage les calories),
  • Des facteurs psychologiques (stress, dépression...),
  • Des causes médicales (traitements médicamenteux, autres maladies, mais aussi des maladies du trouble du comportement alimentaire).

#1 Le régime alimentaire

Les changements des modes de vie et des habitudes alimentaires dans les pays industrialisés, dont la France, ont fortement contribué à la prévalence actuelle de l'obésité.

Un plus grand nombre d'adultes sur le marché du travail, des horaires à rallonge, parfois un long trajet entre le domicile et le lieu d’exercice, ont naturellement conduit à ce que moins de repas soit préparés à la maison. Cette déstructuration des repas fait qu’on mange plus rapidement, sur le pouce. Il s’agit d’aliments disponibles quasiment partout, souvent transformés ou très transformés et dont les qualités nutritionnelles sont basses.  Ces denrées alimentaires (ou “malbouffe”) sont parallèlement très caloriques, riches en (mauvais) gras, en sucres et en sel, conditionnés par les industriels afin de les rendre attractifs (prix, packaging, etc.) S’ajoute à cela des portions plus importantes.

#2 La sédentarité

Transports en commun, voiture, travail devant un ordinateur et donc en position assise toute la journée... nous sommes de moins en moins actifs. Les enfants et les adolescents passent plus d'heures à regarder la télévision, à jouer sur ordinateur, sur console ou leur téléphone portable. Peu d'entreprise mettent à disposition des solutions pour faire facilement du sport, par exemple.

Avec la récente crise sanitaire, le télétravail a connu un boom. Les mesures de confinement n’ont par ailleurs rien n’arranger vis-à-vis de cette sédentarité accrue.

Tout cela entraine une diminution de l’activité physique et des dépenses énergétiques au quotidien.

D’autres causes plus ou moins directes peuvent se greffer à l’alimentation et la sédentarité : la perturbation des rythmes de sommeil et de l’horloge biologique induite par nos modes de vie, l’exposition à divers polluants autres que via l’alimentation.

Pour autant, cela ne suffit pas à expliquer le développement sans précédent de la maladie et la différence de prise de poids entre des individus qui ont pourtant le même mode de vie.

#3 La génétique

Selon certaines études, il y aurait en effet une prédisposition génétique au surpoids ou à l'obésité, un déterminisme génétique. Selon l’Inserm, un individu a 2 à 8 fois plus de chances d’être obèse si des membres de sa famille le sont eux-mêmes. L’Institut de recherche a d’ailleurs identifié plusieurs gènes démontrant une implication dans le développement de l’obésité, lesquels interagissent avec les facteurs externes comme une alimentation déséquilibrée et le manque d’exercice.

#4 Les causes métaboliques

La maladie obésité se caractérise par des troubles du métabolisme. En effet, les patients atteints de cette maladie ont une capacité amoindrie de « bruler » les graisses et « stockent » plus que les autres, à alimentation égale.

Cette caractéristique est particulièrement démonstrative dans les familles où un seul enfant est en obésité et ses frères et sœurs ne le sont pas ; alors même qu’ils ont été exposés au même environnement, à la même alimentation et activité sportive lorsqu’ils vivaient chez leurs parents.

#5 Le facteur psychologique

Des troubles dépressifs mais également des troubles anxieux comme le stress chronique contribuent au développement l'obésité.

En cause la libération d'hormones du stress, principalement le cortisol. Cette hormone va modifier la façon dont le sucre et l'eau vont être stockées par l’organisme, et réduit la masse musculaire. Le cortisol favorise notamment le stockage des graisses au niveau abdominal et augmente notre appétit. Ainsi, il nous oriente vers de mauvais choix alimentaires.

#6 D’autres problèmes de santé

Certaines maladies sont associées à l'obésité, et dans certains cas, il n'est pas clair si l'obésité cause la maladie en question ou si la maladie entraine une obésité.

  • Des troubles de l'alimentation : hyperphagie boulimique, boulimie mentale et le trouble de l'alimentation nocturne
  • Syndrome de Cushing : rare, ce syndrome entraine une production excessive de cortisol
  • Un faible taux de testostérone (hypogonadisme)
  • Une hypothyroïdie
  • Un déficit en hormone de croissance
  • Une tumeur du pancréas qui sécrète de l'insuline connue sous le nom de d’insulinome
  • Syndrome des ovaires polykystiques

#7 Prise de médicaments qui contribuent à l'obésité

Il a été démontré que certains médicaments encouragent la prise de poids - souvent en augmentant l'appétit - et contribuent à l'obésité.

Par exemple, des médicaments contre le diabète, contre l'hypertension artérielle, les bêtabloquants, les antihistaminiques, les stéroïdes, certaines pilules contraceptives.

On peut aussi ajouter les médicaments utilisés dans les traitements des maladies psychiques comme le lithium, les antipsychotiques et les antidépresseurs, mais également les médicaments qui traitent l’épilepsie, etc. 

Cette liste est non exhaustive.

Autant que causes et de facteurs qui montrent à quel point l’obésité est complexe ; sa prévention et son traitement le sont donc d’autant plus.

 

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Sources :

https://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/strategie-nationale-de-sante/priorite-prevention-rester-en-bonne-sante-tout-au-long-de-sa-vie-11031/priorite-prevention-les-mesures-phares-detaillees/article/obesite-prevention-et-prise-en-charge

https://www.bmj.com/content/366/bmj.l4067,  HEITMANN BI, LISSNER L, SORENSEN TIA, ET AL. Dietary fat intake and weight gain in women with genetic predisposition. Am J Clin Nutr 1995 ; 61 : 1213-7 (https://www.passeportsante.net)

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/obesite

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