Gynecologie, fertilité et obésité
L'obésité est responsable de différents troubles de l'organisme et de multiples maladies. Si l'on parle très souvent de dysfonctionnements respiratoires ou cardiaques, sachez que le surpoids a également une importance majeure sur l'appareil reproducteur de l'homme et de la femme. Responsable de certains cancers, il nuit aussi à la fertilité. Voilà pourquoi, nous proposons un accompagnement spécifique pour nos patients, en lien avec une équipe gynécologique.
Risque de cancer et phlébites
Obésité et cancer, un lien démontré
De nombreuses études ont démontré le lien direct entre le développement des cancers et la surcharge pondérale. "Nous ne connaissons pas encore véritablement les causes mais nous savons qu'environ un tiers des cas de cancers de l'utérus sont liés à l'obésité " a déclaré le Professeur Jonathan Lederman, de Cancer research UK. La plupart des médecins expliquent ce phénomène par la surabondance de graisse dans le corps, produisant des hormones (hormones sexuelles stéroïdes) et des molécules qui favorisent la croissance des tumeurs. Parmi les cancers les plus souvent évoqués, les tumeurs du sein et de l'utérus sont en première ligne. Par ailleurs, plus le surpoids s'étend sur une période longue, et plus le risque augmente. Selon une récente étude parue dans le Figaro Santé, pour chaque décennie passée en surpoids à l’âge adulte, les femmes augmentent de 7 % le risque de cancer du sein et de 17 % celui du cancer de l'utérus.
Le dépistage, une étape indispensable
Pour détecter ces cancers dans leurs premiers stades de développement, et donc pour mieux les traiter, il est indispensable de faire des dépistages réguliers. Ces derniers permettraient d'éviter 90 % des cancers du col de l'utérus, en repérant les lésions avant qu'elles ne se transforment en cancers. Pourtant, les statistiques démontrent que les personnes obèses sont moins bien suivies sur le plan gynécologique que les autres. En cause ? Les difficultés avec certains médecins qui usent parfois de phrases culpabilisantes et humiliantes.
Pour remédier à cela, nous vous proposons de passer un bilan gynécologique complet, dans le but de détecter non seulement les éventuelles lésions, mais aussi pour traiter l'infertilité et vous offrir un meilleur suivi contraceptif à la suite d'une chirurgie de l'obésité.
Un risque accru de phlébites
L’obésité favorise également les troubles veineux. En effet, l'excès de graisse empêche le sang de circuler correctement, bloquant notamment sa remontée du pied vers le cœur. Voilà pourquoi, les personnes en surpoids souffrent très fréquemment de jambes lourdes, d'œdèmes, de varices et de phlébites. Là encore, nos équipes médicales sont là pour détecter ces dysfonctionnements et pour vous accompagner dans leur traitement.
Contraception après l’opération
Après chirurgie de l’obésité (SLEEVE OU BYPASS), les contraceptifs oraux (pilule oestro-progestative) sont à éviter, du fait d’une diminution importante de leur efficacité.
La discussion avec le gynécologue permet d’adopter le mode de contraception le plus adapté.
Les méthodes préconisées, après l’intervention, sont les implants sous-cutanés et les dispositifs intra-utérins (stérilet au cuivre ou hormonal).
Après une chirurgie bariatrique, il est recommandé d'attendre 12 mois pour débuter une grossesse. La diminution importante du poids représente un risque majeur pour le développement de l'enfant.
Effet de l'obésité sur la fertilité
C’est un fait : l’obésité diminue la fertilité. Les femmes en surpoids et obèses auront donc plus de difficultés à être enceinte.
L'infertilité peut être due à des troubles de l’ovulation, éventuellement dans le cadre d’un syndrome des ovaires polykystiques. Il s'agit de l'un des désordres hormonaux féminins les plus courants, touchant 5 à 10 % des femmes. En Europe, 30 % des patientes souffrant de cette pathologie sont obèses. Voilà pourquoi, le traitement de cette maladie repose en grande partie sur l'alimentation, la reprise d'une activité physique et le contrôle du poids.
Par ailleurs, le taux de fausses-couches est plus élevé chez les femmes obèses, ainsi que les complications obstétricales (hypertension artérielle, prééclampsie, diabète gestationnel, prématurité, césarienne, hémorragie).
Enfin, chez l’homme, l’obésité entraîne des altérations spermatiques (oligospermie : baisse du nombre des spermatozoïdes) et des dysfonctions érectiles. En effet, le surpoids affecte directement la production de testostérone. En parallèle, il augmente la quantité d’œstrogènes (hormones féminines) dans le corps masculin. Ce double mécanisme peut engendrer des troubles de l'érection et de la spermatogenèse.
Résultats du suivi gynécologique
En toute logique, comme l'obésité est responsable de troubles gynécologiques et de l'infertilité, la perte de poids améliore quant à elle la fécondité. Elle réduit les dérèglements obstétricaux tout en favorisant de meilleures ovulations.
Si votre souhait est de tomber enceinte, sachez que notre traitement de l'obésité offre une prise en charge globale qui inclut un gynécologue. Après un bilan complet d'infertilité, ce praticien établit un protocole de soins. Il vous propose la thérapie la mieux adaptée à vos besoins et procède à différents protocoles pour mener à bien une future grossesse : stimulations de l’ovulation simples, inséminations, voire Fécondation In Vitro (FIV).
La chirurgie bariatrique engendre alors une importante chute de poids, ce qui peut nuire au développement du fœtus. Voilà pourquoi, il est recommandé d'attendre au moins 12 mois après l'intervention pour tomber enceinte. Pendant ce délai, notre gynécologue vous propose une solution contraceptive (autre que la pilule par voie orale). Passé cette année, il vous accompagne également tout au long de votre grossesse. En effet, les grossesses suivants une chirurgie de l'obésité sont très encadrées. Leur surveillance est accrue. Le médecin tache de surveiller les réactions de votre organisme face aux nombreux vomissements de début de grossesse, tout en détectant d'éventuels retards de croissance chez le fœtus, ainsi que des déficiences nutritionnelles.
En revanche il est bien montré que le risque de la grossesse, pour la mère et l’enfant, est bien inférieur lorsque l’obésité est traitée chez la mère.